Je revois toujours, en cette date du 11 novembre, le visage de ces hommes très âgés, très dignes, et surtout les larmes qui coulaient parfois silencieusement sur leurs joues, leurs regards brouillés dans les souvenirs, l’émotion si palpable pour tous au son de l’hymne national. Enfants, dans mon petit village de Belgique, nous étions très impressionnés par ce spectacle des « anciens combattants » de la « grande guerre ». La fin d’un conflit dont on devinait l’horreur en regardant les derniers témoins vivants, présents. Un conflit dont on a pu mettre en évidence les causes lointaines et immédiates, l’escalade des tensions et le durcissement de la crise, jusqu’au « déclenchement des hostilités ». Ce processus, que l’on connaît si bien par notre travail de médiateur, reste le même, un siècle plus tard, dans tous les conflits que l’on rencontre, qu’ils soient entre voisins, dans la famille, en entreprise, entre nations. Parce qu’il y a toujours des malentendus et des interprétations ; et parce que l’homme reste l’homme, que son cœur est traversé par les mêmes soifs de pouvoir, de richesse, ou de reconnaissance, l’autre nom de l’amour.

Je ne peux que me réjouir, en ce jour, de voir l’essor que prend la médiation à notre époque. Se parler en amont du conflit, ou en résolution de celui-ci reste le premier levier pour l’éviter ou y  mettre un terme. Car bien souvent, montrer à l’autre que l’on reconnait son existence et ses droits est la source de l’apaisement, du retour à la paix. Puisse la médiation poursuivre aussi son déploiement dans le domaine des relations internationales, et mettre tout son art au service de la paix !

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